Ntɔ Sise > 2016 06 23
INTRODUCTION
Le présent ouvrage est la somme de nombreuses publications réalisées en plusieurs temps et sous plusieurs formes. Il est consacré à la description de la langue sénoufo, langue voltaïque à classes nominales, située à cheval entre le Mali, le Burkina Faso et la Côte-d’Ivoire.
Les Sénoufo au Mali sont constitués de trois grands groupes. Au nord dans les cerclesde Koutiala et Yorosso, les Minyanka parlant mamara, au sud dans le cercle de Kadiolo, les Shennabele parlant syènnara et entre les deux, dans le cercle de Sikasso, les Supyijubele qui parlent le supyire. Chacun de ces groupes utilise une grandevariété de parlers spécifiques. Le Mamara est séparé du Supyire par l’enclave mandinguophone des Tiéré, le Supyire est séparé du syènnara par l’enclave mandingophone du Samogo autour de Loulouni.
La langue sénoufo a été classée par J.Greenberg dans la grande famille Niger-Congo. C’est aussi une langue de la famille Gur ou Voltaïque d’après le même Greenberg et J.Richard Molar.
Le syènnara de Kadiolo fait partie du groupe sénari central d’après la classification faite par Pierre Boutin, la plus à jour aujourd’hui, et reprise par Mills. Le Dialecte choisi dans la présente étude est celui parlé dans le village de Dioumaténé, cercle de Kadiolo.
La démarche scientifique choisie est hybride, entre la linguistique et la grammaire traditionnelle, l’objectif de scientificité n’ayant pas été plus valorisé que celui de la didactique.
La première partie de ce document est une description scientifique de la langue à travers trois chapitres. Le chapitre I porte sur la phonologie, le chapitre II est une analyse de la morphologie ; le chapitre III traite de la syntaxe.
La deuxième partie de l’étude est un lexique de base. Les 1918 mots retenus constituaientles plus courants de la zone d’étude dans les années 2000. Les mots d’emprunt (au français et à la forme véhiculaire jula du Manding surtout) en ont été écartés.
Le lexique est organisé en quatre colonnes. La première contient l’entrée. La deuxième indique la classe nominale du mot, s’il s’agit d’un nominal,à travers l’indicateur de classe approprié. C’est la forme indéfinie du mot qui est retenue ici d’une part parce que cette forme est la plus complexe d’autre part parce que le schème tonal de cette variante est le plus homogène. Si l’entrée est un verbe et non un nominal,l’auxiliaire de l’infinitif passé (ma) sera dans cette colonne.La troisième colonne contient le schème tonal du mot (ton haut /, ton moyen – et ton bas _). La quatrième colone contient la traduction française de l’entrée.
Blàdon : 2016-06-23 Yɛlɛmako laban : 2016-07-08